Caroline Faillet : « Fake news, quand l’émotion est l’ingrédient du buzz »
Le Monaco Press Club a eu le plaisir d’accueillir, jeudi dernier au Méridien Beach Plaza, Caroline Faillet, entrepreneure, enseignante à HEC et experte reconnue de la stratégie digitale et de l’e-réputation. Pionnière du décryptage de l’influence numérique, elle est notamment l’auteure de Décoder l’info : comment décrypter les fake news ?, thème central de son intervention devant un public nombreux et attentif.
Revenant sur l’histoire du web et l’avènement de l’intelligence artificielle, Caroline Faillet a rappelé que cette révolution est autant technologique que sociologique : les internautes recherchent désormais l’interaction, la transparence et l’authenticité. « Le monde est devenu horizontal », a-t-elle souligné, évoquant les nouveaux usages où 74% des moins de 35 ans utilisent déjà ChatGPT comme moteur de recherche.
Avec humour, elle a illustré le renversement du rapport à l’information, qu’elle compare au « syndrome du vendeur de la Fnac » : à l’ère de Google, le consommateur en sait parfois plus que le vendeur. Cette logique d’asymétrie de l’information, amplifiée par les réseaux sociaux, a bouleversé les repères traditionnels du savoir et de l’autorité.
Abordant la question des fake news, Caroline Faillet a décrit un monde où « l’émotion est devenue l’arme absolue » et « l’ingrédient du buzz ». L’ère du filtre journalistique et scientifique cède la place à une « oralité moderne », où la rumeur et la viralité dominent. L’experte a illustré ses propos par la diffusion d’une vidéo de Greenpeace, démontrant comment l’émotion peut, même sur des bases discutables, influencer l’opinion publique et l’action politique.
Identifiant les principaux fabricants de fausses informations – militants idéologiques, marchands de clics, trolls et enfin le grand public lui-même -, elle a appelé à une prise de conscience collective. « Nous sommes tous tombés un jour dans le piège d’une fake news », a-t-elle rappelé, insistant sur la nécessité de réhabiliter l’esprit critique et le doute philosophique, seules armes durables contre la désinformation.
Le Monaco Press Club remercie chaleureusement Caroline Faillet pour la richesse de son intervention, qui a suscité de nombreux échanges et réflexions sur notre rapport à l’information à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.
Couverture médiatique :
La Gazette de Monaco : https://lagazettedemonaco.com/actualites/societe/fake-news-quand-lemotion-est-lingredient-du-buzz








